Comment optimiser la qualité des données par le prompt engineering ?

Le prompt engineering permet de repenser la validation des données en employant les grands modèles de langage (LLMs) pour détecter incohérences et erreurs avec intelligence contextuelle, bien au-delà des règles statiques classiques.

3 principaux points à retenir.

  • Le prompt engineering transforme la validation de données en un raisonnement contextuel intelligent.
  • Intégrer la connaissance métier dans les prompts est vital pour la pertinence des contrôles.
  • L’automatisation avec les LLMs doit être ciblée pour conjuguer efficacité et gestion des coûts.

Pourquoi remplacer les règles classiques par le prompt engineering pour valider les données ?

Les règles statiques, comme celles que l’on utilise souvent avec les expressions régulières (regex), semblent être un bon point de départ pour la validation des données. Mais soyons honnêtes : elles portent le poids de leur rigidité, et cela commence à poser problème, surtout quand on traite des données semi-structurées ou non structurées. Pensez à ces champs de formulaires remplis par des utilisateurs, aux logs d’application ou même aux données extraites de sites web. La complexité et l’imprévisibilité de ces formats dépassent de loin la capacité des règles classiques à fournir des validations fiables.

C’est là que le prompt engineering entre en jeu avec les modèles de langage (LLMs). Cette méthode transforme radicalement la validation des données en la recentrant sur le raisonnement. Au lieu de vérifier simplement si une valeur correspond à un format syntaxique prédéfini, on commence à se poser des questions sur la logique et le sens. Par exemple, prenons une date : un format typiquement acceptable pourrait être « 2023-31-02 » ; une regex aurait simplement validé cette chaîne, sans se demander si elle est même possible. Grâce à des prompts bien conçus, un modèle de langage peut diagnostiquer cela, en discernant que cette date est tout bonnement impossible. Ce niveau de raisonnement va bien au-delà de la simple vérification de syntaxe (source).

Il est essentiel de souligner que le prompt engineering ne veut pas remplacer totalement les règles classiques, mais plutôt les compléter. Cela améliore la bonne santé des données, en ajoutant une couche d’intelligence qui permet de détecter des anomalies plus subtiles. Par exemple, des erreurs d’étiquetage, des enregistrements contradictoires ou des incohérences sémantiques sont souvent difficiles à attraper avec des règles précises. Cela fait du prompt engineering un atout inestimable dans la quête d’une qualité de données optimale, car il ouvre une nouvelle perspective sur ce que signifie réellement valider un dataset au XXIe siècle. Adopter cette approche, c’est s’assurer que vos données soient non seulement correctes, mais aussi pertinentes.

Comment concevoir des prompts efficaces qui imitent un auditeur de données ?

Pour concevoir des prompts efficaces qui imitent un auditeur de données, la clé réside dans la structuration avec clarté et contexte. Cela signifie définir le schéma des données, spécifier l’objectif de validation, et fournir des exemples concrets de bonnes et mauvaises données. En n’étant pas assez explicite, le modèle devient comme un stagiaire mal formé : il ne sait pas quoi chercher et peut passer à côté des anomalies critiques.

Une technique puissante pour valider les données est la validation hiérarchique. Commencez par vérifier au niveau du schéma : toutes les entrées contiennent-elles les champs appropriés ? Ensuite, passez à une validation au niveau des enregistrements, en vérifiant si les valeurs individuelles sont cohérentes avec les attentes. Enfin, le dernier niveau consiste à faire des vérifications croisées contextuelles : « Ces enregistrements se présentent-ils d’une manière qui a du sens dans le cadre donné ? » Ce processus crée une approche plus robuste, imitant la manière dont un auditeur humain opérerait.

Un autre aspect crucial est de demander des explications pour les anomalies détectées. Par exemple, si le modèle signale une entrée suspecte, il doit être en mesure de justifier son jugement : « Expliquez brièvement pourquoi vous pensez que cette valeur peut être incorrecte. » Cela permet non seulement d’améliorer la fiabilité, mais aussi d’apprendre au modèle à affiner sa logique de jugement. En forçant le modèle à articuler ses raisons, on peut découvrir si ses alertes sont fondées ou non.

L’expérimentation est essentielle. La même tâche de validation peut donner des résultats radicalement différents selon la tournure de la question. Essayez différentes formulations, ajoutez des indices de raisonnement explicites, ou définissez des seuils de confiance. Voici un exemple simple de prompt bien structuré :

Vérifiez les enregistrements suivants. Assurez-vous que chaque enregistrement a les champs 'nom', 'date', et 'montant'. Pour chaque erreur, expliquez pourquoi cette donnée est suspecte.

Cette structure de prompt assure que le modèle reste concentré et efficace dans ses évaluations. N’oubliez pas que l’art du prompt engineering s’affine avec la pratique, alors n’hésitez pas à tester et à itérer jusqu’à obtenir des résultats optimaux. C’est ainsi que vous transformerez vos processus de validation en des workflows véritablement intelligents.

Pourquoi et comment intégrer la connaissance métier dans les prompts ?

Sans contexte métier, il est facile de se perdre dans les méandres de la validation des données. Ce qui semble être une aberration dans un secteur peut apparaître comme parfaitement valide dans un autre. Prenons un exemple : une transaction de 10 000 € peut sembler louche dans un tableau de ventes de produits alimentaires, mais tout à fait normale dans le cadre des ventes B2B. Comment alors intégrer cette connaissance spécifique dans nos prompts pour les modèles de langage ? Voici quelques méthodes concrètes.

  • Fournir des exemples issus de données validées : Lorsque vous élaborez vos prompts, commencez par inclure des échantillons de données qui ont été préalablement validées. Cela aide le modèle à saisir ce qui est considéré comme normal dans le contexte spécifique.
  • Insérer des descriptions textuelles des règles métier : Au lieu de se limiter à des instructions vagues, intégrez des descriptions claires des règles et standards de votre secteur. Par exemple, “Tous les enregistrements doivent avoir un code produit valide selon la liste suivante. » Cette approche donne au modèle un cadre fiable pour juger de la validité des données.
  • Intégrer des ontologies et métadonnées : Pour une précision accrue, envisagez d’inclure des ontologies pertinentes ou des lists de métadonnées. Par exemple, en matière médicale, des codes comme ceux de l’ICD-10 peuvent être insérés pour informer le modèle des normes spécifiques à respecter.

Ces ancres contextuelles jouent un rôle majeur en garantissant que le modèle raisonne selon de véritables normes métier et pas uniquement des formats syntaxiques basiques. L’intégration de cette connaissance métier dans le prompt aide à éviter les faux positifs et à renforcer les performances du modèle. Au lieu de se limiter à un traitement syntaxique, vous mélangez des éléments symboliques avec des données linguistiques, offrant ainsi une robustesse et une fiabilité supérieures.

Pour résumer, voici un tableau synthétique qui compare le processus de validation sans et avec connaissance métier :

Validation sans connaissance métier Validation avec connaissance métier
Basée uniquement sur des règles syntaxiques Évaluée dans le contexte des normes de l’industrie
Susceptible aux faux positifs Moins de faux positifs, plus de précision
Pas d’adaptation au secteur Adaptation et compréhension des spécificités sectorielles
Identification limitée des anomalies Identification précise des anomalies clés en fonction du domaine

Investir dans un prompt engineering contextualisé, c’est assurer que vos processus de validation de données deviennent réellement intelligents et pertinents pour votre activité. Pour aller plus loin, consultez cet article sur le prompt engineering.

Comment automatiser la validation des données avec les prompts et les LLMs ?

Automatiser la validation des données, c’est le jackpot. Imaginez : vous pouvez intégrer des vérifications pilotées par prompts directement dans vos pipelines ETL pour filtrer les données suspectes, avant même qu’elles n’atteignent votre base. Ce n’est pas juste un rêve, c’est une réalité. Les grands modèles de langage (LLMs) transforment la manière dont nous validons notre data.

Lorsqu’un LLM détecte une anomalie, il n’agit pas comme un simple outil de marquage. Au contraire, il est capable d’annoter ces données pour une éventuelle révision humaine. Ces annotations ne sont pas juste là pour faire joli, elles alimentent en fait une boucle d’apprentissage sur les prompts. Plus vous les utilisez, plus votre modèle devient précis et pertinent. C’est ce qu’on appelle le feedback loop : une manière d’améliorer continuellement la qualité des données sans multiplier les ressources humaines.

Cependant, ne vous laissez pas emporter par l’enthousiasme des promesses. Les LLMs ont leurs limites. Le coût d’interrogation, par exemple, peut rapidement grimper si vous les utilisez à grande échelle. La latence est un autre problème : les traitements peuvent prendre plus de temps que prévu, surtout quand on travaille avec de gros volumes de données. Vous devez donc être stratégique. Un bon conseil est de cibler leur usage sur le filtrage préalable ou sur des cas limites, où l’humain aurait du mal à discerner le vrai du faux.

En mettant en place ces vérifications automatisées, vous libérez vos analystes de la tâche répétitive de contrôle basique, leur permettant de se concentrer sur des analyses plus approfondies. Cela libère du temps, améliore l’efficacité et monte en flèche la qualité des données à chaque passage. Pensez à un workflow modulable : chaque étape peut être ajustée, chaque décision de validation améliorée.

Imaginez un schéma d’intégration dans un pipeline automatisé où un LLM est paramétré pour passer les nouvelles données à la loupe. Si un suspicion est détectée, une annotation est automatiquement faite pour alerter l’analyste humain. Ainsi, vous avez des flux de validation circulaires qui permettent une montée en qualité un peu plus naturellement grâce à une collaboration homme-machine.

Enfin, vous pouvez consulter des ressources supplémentaires pour plonger dans les techniques de prompt engineering et affiner vos résultats en matière de validation de données : ici.

Le prompt engineering est-il l’avenir incontournable de la qualité des données ?

Le prompt engineering révolutionne la qualité des données en transformant la validation statique en un processus intelligent capable de réflexion contextuelle. Cette méthode, combinée à l’intégration de la connaissance métier, augmente la détection d’erreurs subtiles et améliore la confiance dans vos analyses. Automatiser ce contrôle avec les LLMs optimise la fiabilité tout en libérant les humains des tâches répétitives. En maîtrisant l’art des bonnes questions et le contexte métier, vous vous dotez d’un levier puissant pour garantir la fiabilité et la pertinence de vos données, enjeu clé pour toute stratégie data sérieuse aujourd’hui.

FAQ

Qu’est-ce que le prompt engineering en validation de données ?

Le prompt engineering consiste à structurer les questions posées aux grands modèles de langage pour qu’ils se comportent comme des auditeurs de données, détectant non seulement les erreurs syntaxiques mais aussi les incohérences logiques et sémantiques dans les jeux de données.

Pourquoi les règles classiques ne suffisent plus en data quality ?

Les règles statiques sont trop rigides et ne gèrent pas bien les données non structurées ou semi-structurées. Elles détectent facilement les erreurs simples mais passent à côté des incohérences contextuelles que seul un raisonnement complexe, comme avec un LLM, peut repérer.

Comment intégrer la connaissance métier dans la validation par prompts ?

On peut intégrer la connaissance métier en fournissant au modèle des exemples validés, des descriptions textuelles des comportements attendus, ou via des métadonnées structurées, comme des ontologies, qui guident le modèle pour qu’il raisonne selon les spécificités du domaine.

L’automatisation avec des LLM est-elle coûteuse ?

Oui, interroger des LLM à grande échelle peut rapidement devenir onéreux. Il est donc recommandé d’utiliser ces modèles de façon ciblée : sur les cas limites, des échantillons ou des données critiques, combinés à des contrôles traditionnels pour maîtriser le budget.

Est-ce que les LLM remplaceront totalement les contrôleurs humains ?

Non, les LLM sont des outils d’assistance puissants qui automatisent les tâches répétitives et détectent les anomalies complexes, mais la validation finale et les décisions critiques restent du ressort des analystes humains.

 

 

A propos de l’auteur

Franck Scandolera cumule plus de 15 ans d’expérience dans l’analytics, la data et l’automatisation IA. Consultant expert et formateur reconnu, il accompagne les entreprises dans l’intégration concrète de l’intelligence artificielle dans leurs processus métier, notamment grâce aux technologies OpenAI, Hugging Face et LangChain. Responsable de l’agence webAnalyste et de l’organisme « Formations Analytics », il intervient partout en France, en Suisse et en Belgique pour aider ses clients à tirer le meilleur parti de leurs données.

Retour en haut